Comment fonctionne le fractionnement des revenus à la retraite

Un couple de retraités.(Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. En planification de la retraite, certaines règles permettent le fractionnement des revenus imposables dans le couple. Lorsque les revenus respectifs des conjoints présentent un écart significatif, fractionner ces revenus permettra de mieux les répartir et de diminuer le fardeau fiscal total du couple. Ces stratégies sont possibles tant pour les couples mariés que les couples vivant en union de fait. Examinons les trois principales options de fractionnement de revenus pour la retraite.

 

REER de conjoint

Si un particulier (le cotisant) dispose de droits de cotisation au REER, il aura le choix de cotiser à son propre REER ou au REER de son conjoint. S’il opte pour la cotisation au REER de son conjoint, le cotisant pourra déduire cette cotisation à son propre taux marginal d’imposition et son conjoint s’imposera éventuellement au moment d’effectuer les retraits du REER. Cette stratégie pourrait être appropriée dans la mesure où il existe un écart significatif de revenus entre les conjoints durant la carrière et qu’on anticipe qu’un tel écart sera encore présent durant la retraite.

Impôts : comment éviter une vérification?

impot_declaration_revenu_ARC_425Dépenses d’emploi, bureau à domicile, vente d’une résidence principale : pour s’épargner les désagréments d’une vérification fiscale, mieux vaut éviter ces quelques erreurs.

La Presse dresse la liste des cinq gaffes à éviter et autres précautions à prendre.

1- Exagérations excessives

Le fisc se penche en général sur une déclaration de revenus lorsque les demandes sortent de l’ordinaire. S’il y a une différence d’une année sur l’autre par exemple.

Certaines réclamations déclenchent en outre presqu’automatiquement une vérification. C’est le cas des frais de déménagement. Un conseil : toujours garder les récépissés.

2- Dépenses d’emploi

De nombreux salariés peuvent déduire certaines dépenses, comme les frais de bureau à domicile ou tout ce qui concerne l’utilisation de leur véhicule personnel. Il faut cependant que l’employeur délivre des documents attestant de ce droit de déduire ces dépenses. Il faut également, dans le cas de l’automobile, faire un bon suivi de son utilisation : kilométrage au départ et à la fin de l’année, carnet de route, factures, etc

Les travailleurs autonomes peuvent déduire des dépenses pour l’utilisation d’un bureau à domicile (frais de chauffage, d’électricité, internet, etc.). Mais attention de ne pas voir trop grand. Si la proportion des frais déduits excède les 20 %, c’est la porte ouverte à des questions insistantes, voire à une visite à domicile.

4- Vente d’une résidence principale

S’il faut toujours remplir l’annexe 3 sur les gains et pertes en capital de la déclaration de revenus, depuis cette année, le vendeur doit également remplir le formulaire T2091 (IND), Désignation d’un bien comme résidence principale par un particulier. Et ce, même s’il n’y a pas de gain de capital. En cas de manquement, les pénalités peuvent atteindre 2 500 dollars.

5- Pertes de revenus locatifs

Le gouvernement s’attend à ce qu’un propriétaire gagne de l’argent avec ses logements locatifs. Si ce n’est pas le cas et si cela se reproduit d’année en année, il y a de fortes chances pour qu’il vienne mettre son nez là-dedans. Inutile, donc, d’exagérer sur les frais d’entretien et de réparation. Les agences du revenu pourraient en effet vérifier s’il s’agit bien de dépenses courantes et non pas de dépenses de capital, ces dernières n’étant pas déductibles.

La Presse rappelle par ailleurs qu’au fédéral comme au Québec, un contribuable peut faire l’objet d’une vérification jusqu’à trois ans après la date d’émission de son avis de cotisation initial. Il y a ensuite prescription… sauf si le fisc soupçonne une fraude ou une omission volontaire. La prescription ne tient alors plus.

 

Ces riches qui ne paient pas d’impôt

1er mai 2017

conseiller_fnb_actions_argents_bourse_doigt_425x283Une récente enquête de CBC révèle que de plus en plus de Canadiens dont les revenus sont dans les six chiffres ou plus ne paient pas un seul sou d’impôt.

De 2011 à 2014, le nombre de Canadiens dont le revenu est d’au moins 100 000 $ et qui, en toute légalité précisons-le, n’ont pas payé d’impôt, a grimpé de 50 %. Il est passé de 4 050 à 6 110. Il a doublé chez les citoyens canadiens gagnant plus de 250 000 $ par année. Notons que la moitié des déclarations de revenus non taxables canadiennes provenaient du Québec et de la Colombie-Britannique. Reste que le nombre de Canadiens aisés qui ne paient pas d’impôt constitue moins de 0,1 % des 27,5 millions de contribuables canadiens.

DU BON USAGE DES DÉDUCTIONS

En général, les Canadiens qui sont dans ces tranches de revenus paient entre 24 100 $ et 157 000 $ en impôt provincial et fédéral. Ceux qui n’en paient pas du tout ont réussi à se prévaloir de déductions et de provisions. Par exemple, 53 % des sommes déclarées à titre de don de charité en 2014 provenaient de Canadiens dont le revenu était de 100 000 $ ou plus. Au total, ces Canadiens avaient eu des déductions pour plus de cinq millions de dollars.

Parmi les déductions les plus populaires, on retrouve :

  • des pertes d’entreprises ou agricoles subies les années précédentes;
  • des pertes déductibles au titre d’un placement d’entreprise;
  • des cotisations substantielles au régime enregistré d’épargne retraire;
  • des crédits d’impôt non remboursables tels que les dons de charité et les crédits d’impôt pour dividendes et pour impôt étranger;

LES GAINS LAISSÉS DANS L’ENTREPRISE

Une grande partie des Canadiens qui évitent de payer de l’impôt sont des propriétaires d’entreprise qui déclarent la majeure partie de leurs gains comme revenus d’entreprise et d’investissement, plutôt qu’en salaire, pour réduire leur taux d’imposition. D’autres sont des travailleurs autonomes ayant perdu de l’argent lors des années précédentes et qui reportent ces pertes sur les années ultérieures.

DES AVANTAGES INJUSTIFIÉS?

D’autres avantages fiscaux font toutefois grincer des dents à certains experts en fiscalité, comme les déductions pour gains en capital. Rappelons que seulement la moitié de ces gains sont imposables. Michael Veall, professeur d’économie à l’Université McMaster, juge que le Canada devrait imiter certaines juridictions qui traitent moins généreusement les détenteurs d’actions qui les vendent un mois après leur achat que ceux qui les détiennent depuis plusieurs années.

D’autres, comme Michael Smart, professeur d’économie à l’Université de Toronto, ont dans le collimateur les déductions allouées pour des investissements dans le secteur pétrolier et gazier, qui permettent de diminuer fortement les impôts. En 2014, environ 70 % des déductions de ce type avaient été demandées par des Canadiens dont le revenu était de 250 000 $ ou plus. En 2012, une étude du soutien fédéral au secteur des combustibles fossiles du Bureau du vérificateur général donnait l’exemple des déductions pour actions accréditives, lesquelles peuvent être transférées à un investisseur. Celui-ci, en plus d’obtenir une participation au capital de l’entreprise via ses actions, peut se prévaloir d’une partie des déductions de celle-ci liées à des frais d’exploration ou d’aménagement au Canada.

DES TONNES DE TRUCS

Bien d’autres petits trucs peuvent contribuer à faire maigrir la facture de l’impôt, parfois jusqu’à zéro. En avril 2015, David Hodges, de Moneysense, expliquait, par exemple, qu’il était possible de simuler, légalement, une perte. S’il est impossible de vendre un titre, de déclarer une perte puis de racheter le même titre, il est possible de vendre un fonds indiciel négocié en Bourse dont le rendement est mauvais, de déclarer une perte, puis de racheter un fonds similaire, mais pas identique.

Des approches qu’il convient d’utiliser avec prudence, puisqu’un contrôle de l’Agence du revenu du Canada peut réserver de mauvaises surprises. Surtout si vous n’êtes pas représenté par KPMG…