Le fractionnement de revenu, une stratégie claire-obscure

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Le fractionnement de revenu, une stratégie claire-obscure

COURRIER DU PORTEFEUILLE – La question de Pierre n’est pas des plus compliquées, mais elle n’en est pas moins intéressante. Elle nous amène au cœur de notre régime fiscal et fait remonter à la surface quelques-unes de ses contradictions.

Notre lecteur approche de la retraite, il se demande comment fonctionnent les mécanismes de fractionnement de revenu de pension.

C’est que sa conjointe ne roulera pas sur l’or, une fois qu’elle aura quitté le marché du travail. La situation de Pierre s’annonce en revanche plus confortable, suffisamment du moins pour envisager le fractionnement de revenu avec sa douce et espérer réduire la facture fiscale de son couple.

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Cinq astuces pour votre CELI

Cinq astuces pour votre CELI

Réal Morel aurait aimé bénéficier du CELI plus... (Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse)

Réal Morel aurait aimé bénéficier du CELI plus tôt afin de payer moins d’impôt à la retraite.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

NATHALIE CÔTÉ
La Presse

Souvent perçu comme un outil d’épargne à court et à moyen terme, le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) gagne en popularité pour l’épargne-retraite.

Réal Morel a totalement délaissé le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) pour se tourner vers le CELI dès sa création. « J’ai des revenus de pension assez élevés, alors chaque dollar d’intérêt est imposé à 50 % lors du retrait tout comme le reste, raconte-t-il. Le CELI n’offre pas de remboursement d’impôt, mais chaque sou d’intérêt reste à nous à 100 %. C’est plus avantageux, dans mon cas à tout le moins. » Il aurait d’ailleurs bien aimé que cette option soit disponible plus tôt afin d’en bénéficier davantage.

Choisir le CELI pour sa retraite n’est pas nécessairement la meilleure option pour tout le monde, mais elle peut l’être dans certains cas. « Si le taux d’imposition est le même pendant qu’on est sur le marché du travail et à la retraite, le CELI peut être plus intéressant », convient Martin Lafontaine, planificateur financier chez BMO. Évidemment, d’autres éléments peuvent être pris en compte dans le calcul en fonction de la situation de chacun.

Quoi qu’il en soit, M. Morel est loin d’être le seul à avoir flairé la bonne affaire avec le CELI. Dix ans après sa création, cet outil s’est taillé une place non négligeable dans le portefeuille des Québécois.

D’autres utilisations judicieuses du CELI

Les épargnants peuvent adopter différentes stratégies intéressantes grâce à leur CELI. En voici quelques-unes.

Épargner en début de carrière. Un jeune dont le revenu est relativement peu élevé pourrait commencer par épargner dans son CELI, suggère M. Lafontaine. Au fur et à mesure qu’il grimpera les échelons et que son salaire augmentera, il deviendra alors plus intéressant d’investir dans un REER. Il pourra alors simplement transférer l’argent de l’un à l’autre pour bénéficier d’une économie d’impôt plus importante.

Préserver ses droits de cotisation au REER. « Une personne propriétaire d’un immeuble à revenus, par exemple, va déclencher un gain en capital au moment de la vente, explique M. Lafontaine. Cette année-là, elle se retrouve avec un revenu très élevé et paie beaucoup d’impôt. » Le moment idéal pour cotiser à son REER ! Si la personne a investi dans son CELI plutôt que dans son REER auparavant, il lui restera donc des droits de cotisation inutilisés au REER.

Réaliser un projet à court ou à moyen terme. Le CELI est une bonne façon de faire croître son épargne à l’abri de l’impôt pour différents projets comme l’achat d’une voiture, un voyage ou des rénovations. C’est aussi un outil intéressant pour un fonds d’urgence.

« L’important, c’est de respecter les règles. Si on veut remettre une somme retirée dans l’année, il faut s’assurer d’avoir l’espace pour le faire. »

– Martin Lafontaine, planificateur financier chez BMO

En effet, les épargnants ne retrouvent leurs droits de cotisation qu’en janvier de l’année suivante !

Planifier la succession. Une personne très malade aurait avantage à maximiser son CELI, si c’est possible pour elle. Au décès, son CELI est alors roulé au conjoint survivant, ce qui lui permet d’avoir davantage de cotisations au CELI que le maximum personnel habituel. L’argent peut ainsi continuer de croître à l’abri de l’impôt.

2,8 millions

Nombre de Québécois qui possèdent un CELI

Source : Agence du revenu du Canada

Quelle retraite peut-on s’offrir avec 350 000$ de REER?

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Quelle retraite peut-on s’offrir avec 350 000$ de REER?

On pourrait poser la question autrement: un REER de 350 000$, est-ce un gros REER?

La réponse est relative. Un ami qui a passé le cap des 250 000$ en épargne retraite dit sans se targuer qu’il a accumulé «un quart de million». Évoquer le «million», même une fraction de celui-ci, donne une certaine prestance au pécule.

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Le REER de conjoint, toujours de mise?

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Le REER de conjoint, toujours de mise?

Depuis 2007, les conjoints ont la possibilité de fractionner leurs revenus de retraite au moment de faire leur déclaration de revenus. Cette mesure permet à certains couples d’épargner des milliers de dollars d’impôt en répartissant d’une façon plus optimale les revenus entre les conjoints.

Dans ce contexte, est-il encore pertinent de cotiser au REER de son conjoint, sachant que l’objectif est le même?

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Les Québécois dans le flou face à leur retraite

Les Québécois dans le flou face à leur retraite

En cette traditionnelle période de cotisations aux REER,... (Photo François Roy, archives La Presse)

En cette traditionnelle période de cotisations aux REER, Retraite Québec lance une campagne de sensibilisation à l’importance de la planification financière, alors que plus de 850 000 travailleurs tireront leur révérence au cours des sept prochaines années dans la province.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Près des trois quarts des Québécois âgés de 18 à 64 ans n’ont pas d’objectif précis quant aux revenus dont ils disposeront après avoir quitté le marché du travail, révèle Retraite Québec.

En cette traditionnelle période de cotisations aux REER, Retraite Québec lance une campagne de sensibilisation à l’importance de la planification financière, alors que plus de 850 000 travailleurs tireront leur révérence au cours des sept prochaines années dans la province.

Le porte-parole Frédéric Lizotte souligne que la notion de retraite s’est redéfinie dans les dernières années.

« Autrefois, les gens arrivaient à 65 ans, prenaient leur retraite et quittaient définitivement le marché du travail, illustre-t-il. Aujourd’hui, les gens peuvent se retirer à 60 ans de façon progressive ou décider d’occuper un deuxième emploi qu’ils ont toujours voulu faire. »

Comme tout projet de vie, la retraite doit être préparée, d’autant plus que cette étape peut de nos jours s’échelonner sur une trentaine d’années, fait valoir Retraite Québec.

Bien qu’un certain revenu de base soit assuré par le Régime des rentes du Québec et le programme de la Sécurité de la vieillesse, celui-ci peut s’avérer insuffisant pour une retraite à la hauteur des attentes, prévient M. Lizotte.

Il exhorte les travailleurs à rencontrer un planificateur financier pour rapidement établir un « plan de match » qui pourra ensuite être réajusté selon des changements dans leur situation professionnelle ou familiale.

« Le temps, c’est le meilleur ami de l’épargnant », rappelle-t-il.

Retraite Québec invite les gens à visiter la page www.retraitequebec.gouv.qc.ca/jeplanifie pour se renseigner et utiliser ses outils de simulation et de planification.

Où est le bon conseiller financier?

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Si vous le voulez bien, j’aimerais laisser la parole à Pascale, 31 ans. Ça me permet de revenir doucement des fêtes tout en vous présentant une personne à la fois exceptionnelle et représentative de nombreux épargnants.

Voici ce qu’elle m’a écrit:

Je lis souvent que ça prend une stratégie globale avec un planificateur financier, mais cela reste bien difficile à trouver quand on débute dans «l’épargne». C’est ardu de trouver de bons conseils non biaisés, basés sur ma situation, à frais raisonnables et il me semble qu’on essaie souvent de me vendre un peu n’importe quoi après 10-12 petites questions.

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Comment tirer le maximum du REEE quand on a plusieurs enfants?

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Quelque chose m’a touché dans son message, moi qui ne m’émeus pas si facilement des histoires d’enfants. Le père raconte que les siens ont tous un REEE individuel à leur nom, sauf le plus jeune.

C’est quand je lis «je devrais sûrement en prendre un aussi pour mon petit dernier» que l’émotion me gagne. J’essaie de trouver la source de l’étrange sentiment. Est-ce le fait qu’il parle de son… sixième enfant? Ou sont-ce les mots du père, «mon petit dernier», qui laisse à penser que l’amour parental n’est pas une chose qui se dilue dans une abondante progéniture ?

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L’initiation financière d’Aurélie Laflamme

L'auteure India Desjardins... (Photo François Roy, La Presse)

L’auteure India Desjardins

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

MARC TISON
La Presse

Elle avait à peine 20 ans à son premier REER. Elle a épargné pour écrire. India Desjardins a la tête créative et les pieds bien ancrés.

L’écrivaine avait deux histoires d’argent à narrer.

« Je peux vous raconter mon premier REER et comment j’ai commencé à travailler comme auteure parce que ça se rejoint. »

India Desjardins sirotait un chocolat chaud dans un café de l’avenue du Mont-Royal.

L’auteure de la série à succès Aurélie Laflamme a 42 ans, mais paraît 10 ans de moins, sans flatterie.

Le visage étroit encadré de cheveux pâles, le sourire facile, elle se confie avec une fraîcheur confinant à la candeur, ce qui soutient l’illusion qu’elle tend en âge vers son lectorat d’adolescents.

Mais on s’aperçoit vite que cette présence avenante n’empêche pas une opiniâtre volonté.

Première histoire

« J’ai commencé comme journaliste, quand j’étais début vingtaine, et mon père m’a donné en cadeau un REER », débute-t-elle.

Pour le photographe qui arrive sur les entrefaites, elle applique avec réticence un rouge à lèvres discret – « J’haïs mettre du rouge à lèvres. Les rouges à lèvres ont souvent un petit goût qui teinte ensuite celui du chocolat. »

Sitôt les photos prises, elle reprend son récit et son chocolat chaud.

« J’avais mon premier appart, je ne gagnais pas beaucoup de sous, il ne restait pas beaucoup d’argent pour le plaisir », se remémore-t-elle en essuyant son rouge à lèvres.

Le REER serait investi par les soins de la conjointe de son père, qui entamait alors une carrière de planificatrice financière. « Elle m’a fait une bonne recommandation : ajouter une épargne à mon budget. C’était juste un petit montant par mois, 80 $ je crois, qui était pris automatiquement dans mon compte. »

Elle n’a plus relâché cette discipline.

« C’est ce qui m’a permis d’acheter mon premier condo, environ 15 ans plus tard. »

Voler de ses propres ailes

Coïncidence, elle a fait paraître en octobre dernier le neuvième épisode du Journal d’Aurélie Laflamme.

Voler de ses propres ailes narre les premières velléités d’indépendance financière d’Aurélie qui, devenue jeune journaliste pigiste, prend un premier appartement à 22 ans.

Le père d’Aurélie lui donne-t-il un REER ?

– Non, parce que son père est décédé.

Oups, désolé…

« Mais on parle d’argent, continue l’écrivaine. On parle de la première fois qu’elle s’est enregistrée pour une carte de crédit et des réticences de sa mère, et de son premier prêt à la banque. Ça commence comme ça, en fait. »

Encore une fois, India Desjardins s’inspire de ses propres expériences.

« Tu es confrontée au fait que tu as des comptes. Je me souviens que la première fois que mon loyer a été augmenté de 5 $ par mois, j’ai pleuré ! C’est fou, mais ça changeait tout mon budget de l’année. »

« Ça m’est déjà arrivé de prier pour un contrat ! » Non-croyante, elle avait adressé la requête à ses grands-parents disparus.

Elle mime la supplique, mains jointes : « Si vous m’entendez, ça me prend un contrat pour payer mon loyer ! »

La jeune journaliste venait de rompre avec son principal client, un magazine jeunesse dont le rédacteur en chef avait une relation ambiguë avec la vérité factuelle.

La réponse à sa prière est arrivée « comme dans un film ».

« Cette journée-là, j’ai reçu un coup de téléphone d’une nouvelle rédactrice en chef qui avait repris le magazine. »

Son budget a été sauvé du naufrage par le Titanic. La rédactrice en chef lui a commandé un article sur le film de James Cameron, article « qui [lui] avait rapporté 120 $ ! », se souvient-elle.

« Si mon père m’avait dit : « Tu devrais t’ouvrir un REER », ç’aurait été un concept flou pour moi. Le fait qu’il me donne un cadeau, la première étape a été faite à ma place, donc après ça, c’était facile. »

« Mon épargne, c’est ma liberté »

India Desjardins a pris la décision de se consacrer à l’écriture en 2003.

Elle a quitté son emploi au Journal de Montréal, conservé quelques contrats, et s’est mise à l’oeuvre.

« En calculant mes piges, je voyais que j’étais capable de payer mon loyer, ma bouffe, mes comptes – et ça inclut le REER dont je vous parlais. »

C’est sa deuxième histoire.

Elle s’est contrainte à un régime de simplicité plus ou moins volontaire, dont elle a soustrait « tout ce qui n’était pas essentiel, comme les vêtements, le confort, le maquillage, l’alcool, les voyages… ».

Elle ne se privait pas de sorties au restaurant avec les copines, mais utilisait un subterfuge financier digne des plus sagaces fiscalistes. « Je me faisais un petit souper, et au restaurant, je ne commandais qu’une entrée. »

Dans les bars, elle prenait un Perrier qu’elle étirait jusqu’à la fin de la soirée. Ces trucs et son budget minceur lui ont permis d’écrire ses premiers livres « sans avoir de soucis pour payer [son] loyer ou sans avoir à demander de subventions ».

Investissement littéraire

Son premier roman, Les aventures d’India Jones, est paru en 2005. Elle en a vendu 5000 exemplaires.

Pour le lancement du premier Aurélie Laflamme, l’année suivante, elle s’est encore refusée à se procurer des vêtements neufs. « J’en avais vraiment envie, mais je ne l’ai pas fait parce que je me disais : « Je veux écrire d’autres tomes. » À cette époque-là, chaque 100 $ valait énormément pour moi. »

Ses premiers revenus d’auteur étaient en partie réinvestis dans sa carrière.

Elle a assumé elle-même les frais d’autocar et d’hébergement des premiers salons du livre auxquels elle a participé – elle n’a pas de voiture, autant pour économiser que pour s’épargner des problèmes. « Je suis distraite, admet-elle. Je serais un danger sur la route. »

Lorsqu’un premier roman a été publié en France, elle s’est payé le voyage pour assister à un salon du livre. Elle est allée rencontrer à ses frais les éditeurs allemand et britannique qui s’apprêtaient à traduire ses oeuvres.

« Je n’ai jamais eu peur de faire ce genre de dépenses pour des choses auxquelles je croyais », assure l’écrivaine, animée et volubile au point de négliger son chocolat chaud.

À partir du quatrième tome de la série, elle a pu laisser graduellement tomber ses contrats de pige.

Succès !

Depuis 2006, elle a vendu 1 million d’exemplaires des romans d’Aurélie Laflamme au Québec et 1,2 million en France. Au total, 2,2 millions de livres. Et encore, elle n’a pas les chiffres pour l’Allemagne.

À l’oeil, ça doit bien représenter des revenus de 3 millions ?

– On va le calculer en moyenne.

Un auteur reçoit 10 % du prix de vente : « 10 % de 15 $, ça fait 1,50 $ », énonce-t-elle.

La multiplication donne des revenus de 3,3 millions de dollars depuis 2006.

Elle ne manque pas de courage. Elle pourrait être mise au pilori sur la place numérique pour ce genre de données. Le succès ne dérange pas trop, pour autant qu’il ne soit pas chiffré.

« Quelquefois, de nouveaux auteurs m’écrivent pour me demander « Comment tu as fait pour vendre autant de livres ? » Je n’ai jamais pensé aux ventes. Je ne pourrais pas te dire comment j’ai fait parce que ce n’était pas prévu. »

« Le seul calcul que j’ai fait, c’est comment je pourrais arranger mes finances pour avoir la liberté de créer ce que j’ai envie de créer. Et maintenant, mon épargne, je la fais de la même façon. Je me dis : « On ne sait jamais quand le succès peut s’arrêter. » »

Passion et retraite

India Desjardins était prête à courir le risque de vivre de sa plume, mais elle demeure frileusement prudente pour ses placements.

« Ça m’a pris vraiment du temps avant d’accepter d’avoir un portefeuille diversifié parce que j’avais peur, explique-t-elle. J’ai tellement fait de sacrifices pour mon argent que je n’ai pas une grande tolérance au risque. »

Elle a longtemps maintenu son régime budgétaire sec. « Mais maintenant, je me permets d’acheter des vêtements, de faire des voyages. »

Toujours très peu de rouge à lèvres, toutefois.

Sa première dépense d’importance a été le condo qu’elle a acquis en 2012, à 36 ans, en tirant de ses REER. « Quand j’ai acheté mon condo, je pensais que j’allais rester célibataire toute ma vie. » Elle s’était imaginé acheter sa première propriété avec un amoureux.

Trois ans plus tard, elle l’a vendu pour acheter une maison commune avec Olivier Bernard, alias le « Pharmachien ».

Ils partagent la même vision d’une vie financière bien réglée et sans excès.

« J’ai plus de fierté à épargner qu’à avoir des grosses possessions. Mon chum est comme ça aussi. »

Malheureusement, leur projet de famille s’est dissous en 2018 quand elle a mis fin à une démarche de fertilité pour des raisons de santé.

Ils se sont mariés l’été dernier, a-t-on appris ?

– Oui ! confirme-t-elle en épanouissant un large sourire ravi.

« On voulait symboliquement se lier, même si on n’allait pas avoir d’enfant et qu’on n’allait pas devenir une famille. »

Rêves incertains

À 42 ans, elle serait au mitan d’une carrière traditionnelle. Elle ne nourrit pas de rêve de retraite. « Je ne suis pas capable », prononce-t-elle.

« Le rêve que j’avais était plus un rêve de famille, et c’est un rêve que j’ai dû mettre derrière moi. Présentement, je suis en train de réinventer mes rêves d’avenir et je n’ai pas encore mis le doigt dessus. »

Pour l’instant, il prend la forme de travail, de voyages, de marches avec le bouvier bernois que le couple a adopté récemment.

« La retraite, je n’y pense pas comme quelque chose que j’aimerais atteindre, mais plus peut-être comme quelque chose d’inévitable qui arrive à certains artistes, parce qu’à un moment donné… »

La phrase reste suspendue… On devine qu’elle entrevoit, quelque part, des images de créateurs vieillissants, délaissés par l’inspiration et leur public.

« En fait, c’est plus une peur, la peur de ne plus être pertinente un jour. Et comme je ne sais pas de quoi l’avenir va être fait, pour moi, mon épargne est une sécurité. »

Le geyser créatif ne se tarit pas avec la soixantaine. À 65 ans, sa mère journaliste lui semble jeune.

« Et c’est dur de prendre sa retraite d’une passion. »

Elle a quitté le café quelques instants plus tard.

Son chocolat chaud était à peine entamé.

« Maintenant, je suis capable de vivre de ma plume avec la vente de mes livres au Québec, en France, en Allemagne, et aussi avec mes contrats de scénarisation. »

L’assurance vie en 10 questions

L’assurance vie en 10 questions

PAR DANIEL GERMAIN

Ian Sénéchal s’étonne toujours de la conception qu’entretiennent certaines personnes à l’égard de l’assurance. «Il y a des gens qui sont prêts à monter aux barricades pour préserver les conditions du volet dentaire de leur régime d’assurance collective, sans se demander si leur couverture d’assurance vie est adéquate», observe le conseiller en sécurité financière et représentant en épargnes collectives chez VotreConseiller.net.

Non pas que l’assurance des soins dentaires soit inutile, quoique la question soit discutable. Il est, en revanche, un fait sans équivoque : sur le budget familial, les conséquences d’un traitement de canal demeurent considérablement moins douloureuses que les pertes financières résultant du décès prématuré de l’un des pourvoyeurs de la famille.

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L’assurance vie et les modifications apportées à l’imposition des petites sociétés

Le Budget fédéral de 2018 a introduit de nouvelles règles concernant l’imposition des petites sociétés détenant trop de placements passifs au goût du ministère des Finances.

  • Par : APFF
  • Source : Gilles Chevalier, Pl. Fin., président Engel Chevalier – Protection du patrimoine
seaonweb / 123RF

Faisant face à une contestation généralisée, le Ministère a décidé de modifier le projet initial du 18 juillet 2017 pour un nouveau système qui réduit le plafond des affaires admissible à la déduction accordée aux petites entreprises (« DPE ») pour les sociétés qui déclareraient plus de 50 000 $ de revenus passifs.

La réduction du montant admissible à la DPE se fait graduellement, à raison de 5 $ par 1 $ de revenus passifs qui dépassent la somme de 50 000 $, jusqu’à ce qu’on atteigne 150 000 $ de revenus passifs, après quoi le plafond des affaires de 500 000 $ est entièrement éliminé. Comme on tolère 50 000 $, c’est la somme additionnelle de 100 000 $ de revenus passifs qui vient réduire le montant admissible à la DPE. Ainsi, dans un contexte où la société perd sa DPE sur un montant maximal de 500 000 $, ce revenu superflu engendre un impôt additionnel de près de 50 000 $ par la perte de la DPE, en plus d’être imposé comme un revenu de placement à 50,37 %, autant dire que vous ne tirez aucun revenu de 2 M$ de capital investi en placements passifs. Cela correspond à l’objectif du ministère des Finances, qui est de décourager l’accumulation de placements passifs dans une société profitant de la DPE.

Il ne faut pas oublier par contre que l’effet de cette modification est de devancer le paiement de l’impôt. En effet, le taux d’impôt des sociétés du revenu assujetti à la DPE est de 17 % alors que le taux général est de 26,7 %, soit un écart de 9,7 %. Par contre, le taux d’imposition des dividendes versés par une société privée varie selon que le revenu a été imposé au taux général ou non. Le taux marginal maximal combinant l’impôt des sociétés et l’impôt personnel est de 56 % si le revenu a été imposé au taux général et de 54,21 % si le revenu était admissible à la DPE.

Le Budget fédéral de 2018, combiné aux modifications apportées aux règles de fractionnement du revenu, va bouleverser notre façon de penser quant à l’accumulation de placements dans les sociétés, à la planification de la retraite de l’entrepreneur, tout autant qu’au mode de rémunération des membres de la famille d’une entreprise familiale. Il n’est donc pas étonnant que les experts en placements, les fiscalistes, les experts-comptables et les conseillers en assurances se penchent sur de nouvelles solutions.

En introduisant un paramètre aussi défini qu’un montant maximal de 50 000 $ de revenus passifs afin de ne pas perdre la DPE, le ministère des Finances ouvre la porte à plusieurs planifications et produits financiers dont l’objectif sera de reporter le revenu imposable le plus loin possible. Bien qu’il y ait plusieurs stratégies qui vont se développer au fil des années, aux fins du présent texte, nous analyserons les bénéfices et les inconvénients de transférer des placements passifs dans une assurance vie afin de réduire la croissance des revenus passifs dans la société.

L’assurance vie détenue par une société procure certains avantages fiscaux. En premier lieu, l’accumulation des valeurs dans le contrat se fait à l’abri de l’impôt et permet un report d’impôts. En second lieu, le capital-décès (incluant les valeurs accumulées dans le contrat si payables en plus de l’assurance de base) est versé à la société libre d’impôt au décès de l’assuré. Enfin, le capital-décès qui excède le coût de base rajusté (« CBR ») de la police est porté au crédit du compte de dividendes en capital (« CDC ») de la société, permettant ainsi de transformer des bénéfices non répartis en dividendes non imposables.

Dans notre exemple, nous allons regarder la situation d’un entrepreneur qui a présentement 1,5 M$ de placements dont le rendement annuel est de 5,6 %. Une des solutions pour réduire le revenu passif serait d’investir la somme de 1 M$ dans un contrat d’assurance. L’entrepreneur décide donc d’acheter une assurance vie dans laquelle il transférera 200 000 $ par année de son capital pendant cinq ans.

Le tableau ci-dessous démontre l’impact d’avoir transféré du capital dans un contrat d’assurance vie.

Une gestion des placements qui optimiserait l’aspect fiscal et qui mettrait l’accent sur le report d’impôts pourrait générer une plus forte croissance qu’un portefeuille de revenus, mais le risque financier serait aussi augmenté.

Il y a très peu de différence au bout de 10 ans entre conserver ses placements ou les transférer dans un contrat d’assurance, on peut donc considérer que les deux solutions sont équivalentes. Les valeurs accumulées varieront davantage en fonction des taux de rendement effectifs, des choix de placements et du choix de l’assurance.

Étant donné que la valeur accumulée dans le contrat d’assurance tient compte qu’une prime d’assurance a été payée, s’il y avait eu décès durant cette période (entre 55 et 65 ans), la succession aurait été avantagée de façon importante en recevant un capital-décès de 3 M$ de l’assurance, dont une somme entre 2,1 M$ et 2,8 M$ aurait pu être versée au CDC de la société et aurait été versée aux héritiers sous la forme d’un dividende non imposable. La performance supérieure de l’assurance sur les autres modes d’investissement au moment du décès a de nombreuses fois été démontrée.

Cette comparaison est très théorique, car être en affaires signifie subir les cycles économiques, des profits qui varient et des réinvestissements réguliers pour maintenir la pertinence de l’entreprise. Capitaliser 50 % de son épargne dans un contrat d’assurance afin d’éviter la perte de la DPE ne respecte pas les principes de saine gestion de ses placements. Le tableau ci-dessus sert plutôt à visualiser deux hypothèses à des fins de compréhension de leur situation fiscale respective.

Dans ce tableau, nous avons illustré une différence de rendement de 1,6 % en faveur du portefeuille de revenus versus la valeur de rachat de l’assurance. Il est vrai que le report d’impôts est avantageux, mais les frais de gestion sur les placements sont plus élevés, principalement à cause d’un impôt sur le revenu de placement que les assureurs doivent payer et qui est transféré aux clients sous la forme de frais de gestion supérieurs.

De plus, tout retrait des valeurs de rachat est une disposition et une partie de la valeur de rachat sera imposable (valeur de rachat – CBR = montant imposable). Cette somme est considérée comme un revenu et est imposée comme un revenu d’intérêts. Probablement l’aspect le plus intéressant de la réforme des règles d’exemption de l’assurance (Projet de loi C-43, en vigueur depuis le 1er janvier 2017) est l’augmentation du CBR. Cela réduit le crédit au CDC, mais réduit l’impôt payable en cas de résiliation d’un contrat.

Économiser de l’impôt sur ses placements passifs ne doit pas être le motif premier de l’achat de l’assurance vie

Bien que dans notre exemple nous ayons démontré la compétitivité de l’assurance vie comme véhicule de placement, principalement en raison des avantages procurés par le report d’impôts, il faut néanmoins revenir à la principale raison de la souscription de l’assurance, soit le besoin financier. Celui-ci sera généralement lié à de l’impôt payable au décès ou à un objectif d’équilibre du patrimoine. Dans le cas d’une petite société qui est profitable, on peut sérieusement se questionner si le client a besoin de 3 M$ d’assurance permanente, ce qui correspond à l’impôt sur le gain en capital d’une société ayant une valeur de 12 M$. Or, une société générant moins de 500 000 $ de profits n’atteint généralement pas cette valeur. Le besoin du client pourrait être inférieur.

Besoin pour planification successorale

Analysons maintenant une autre situation, le même actionnaire a besoin d’assurance permanente afin de payer les impôts lors du décès, mais aussi afin de procurer du capital à son décès aux autres enfants qui ne sont pas intéressés par l’entreprise de leur père.

Cet actionnaire a donc établi ses besoins à 2 M$. Il choisit une assurance vie universelle dont le coût d’assurance est nivelé et la valeur de rachat est payable en plus du capital assuré de base.

La différence de valeur accumulée dans ce cas-ci s’explique par un changement dans la structure du contrat d’assurance, où l’on a choisi un coût d’assurance nivelé (20 760 $/an), ainsi que dans les valeurs accumulées payables en plus du capital assuré.

La situation en cas de décès sera encore une fois plus avantageuse pour la stratégie d’assurance, car l’accumulation des placements dans le contrat sera payable en plus du capital-décès de l’assurance de 2 M$. La société sera en mesure de verser un dividende non imposable de 1 945 985 $, ce qui permettra à la succession de notre entrepreneur d’avoir les liquidités pour payer les impôts ainsi que faire les distributions aux héritiers qui ne participent pas aux activités de son entreprise, tel qu’il l’avait planifié dans son testament.

Autres stratégies

Nous n’avons pas abordé les stratégies utilisant un financement en collatéral, car il y a tellement de variantes qu’on pourrait écrire plusieurs articles sur ce sujet, mais voici les grandes lignes.

Une première stratégie permet de mettre en garantie les valeurs du contrat pour investir le produit de l’emprunt dans des placements admissibles ou dans l’entreprise. Les intérêts payables sur l’emprunt collatéral seront déductibles d’impôt selon leur utilisation. Ces intérêts viendront réduire le revenu passif imposable et ainsi favoriser le maintien de la DPE. Or, ces stratégies augmentent les risques financiers, surtout lorsqu’il n’y a pas de lien entre le taux de rendement et le taux d’emprunt.

Une autre stratégie consiste à emprunter au moment de la retraite. En fait, l’actionnaire cède un contrat détenu par sa société à un prêteur et ce dernier versera des sommes annuelles directement à l’actionnaire. L’actionnaire devra payer des frais de cautionnement à sa société pour avoir utilisé un bien de cette dernière comme garantie.

En conclusion, l’assurance détenue par une société a toujours été une solution supérieure pour combler des besoins de création du patrimoine lors du décès, procurer des liquidités pour payer l’impôt au décès, financer une convention entre actionnaires ou faciliter l’équilibre du patrimoine. Avec les changements des règles d’exemption entrées en vigueur en 2017 et maintenant avec les nouvelles règles d’imposition des rendements passifs, la combinaison de ces deux modifications fiscales a bonifié la rentabilité de l’assurance, surtout en ce qui concerne la portion de dépôt supplémentaire.

Lorsqu’on analyse le besoin d’assurance d’un propriétaire de petite entreprise, il faut considérer la nature même de ses activités. Est-il approprié d’augmenter son niveau de risque en proposant des stratégies trop agressives, car détenir une entreprise est déjà un placement risqué?

Il faut reconnaître que déterminer la solution la plus appropriée pour un client bénéficiant de la DPE demandera un peu plus d’analyse qu’auparavant. L’identification du besoin d’assurance guidera le conseiller vers la solution appropriée. De plus, ce qui sera perçu comme un avantage fiscal ne devrait pas masquer le fait qu’en premier lieu on achète une assurance vie et que l’analyse des frais de gestion, du coût de l’assurance ainsi que la flexibilité du programme devraient dominer dans le choix final du produit.

L’auteur tient à remercier Mme Diane Hamel, CPA, CGA, TEP chez Financière Manuvie, de sa précieuse collaboration à la rédaction du présent texte.

Ce texte a paru initialement dans le magazine Stratège de l’APFF, vol. 23, no 2, du mois de juin 2018.